Comment ne plus être le partenaire qu’on choisit pour souffler au JJB ?

Tu l’as sûrement déjà remarqué, parfois au club, il y a ces partenaires qu’on choisit instinctivement quand on veut « souffler un peu ». Ces rounds où on sait qu’on va pouvoir reprendre son souffle, essayer des trucs sans trop de pression, ou même papoter en tournant mollement. Personne ne veut être ce partenaire-là. Personne ne veut être le round de repos de la salle.
Et pourtant, ça arrive vite, parfois sans s’en rendre compte.
Je vais t’expliquer comment ne pas devenir ce fameux round facile. On va y parler attitude, posture, rythme, mentalité et intention. Et tu verras qu’il ne s’agit pas forcément d’être fort, explosif ou ceinture noire JJB pour être un round compliqué.
En résumé : les points à retenir (pour les plus pressés) 📝
Pour ne plus jamais être le round de repos :
- Arrête d’être trop gentil : Être fluide ne veut pas dire être transparent
- Pose des questions : Impose tes grips, tes angles, crée de l’incertitude
- Sème le désordre : Même en perdant, rends chaque position difficile à obtenir
- Aie un plan clair : Sache si tu veux sweeper, soumettre, passer ou contrôler
- Varie ton rythme : Alterne entre 30% et 90% d’intensité pour être imprévisible
- Reste présent dans les transitions : Ne relâche jamais, même après une erreur
- Garde l’attitude compétiteur : Sois engagé et refuse de te laisser faire gratuitement
- Casse tes habitudes : Ne sois pas “le mec qui ne fait que…” une seule chose
La question à te poser après chaque round :
“Est-ce que j’ai été un problème à résoudre ou une formalité à gérer ?”
1. L’illusion de la gentillesse
Tu veux être un bon partenaire. Tu veux que les gens apprécient rouler avec toi. Alors tu laisses passer des positions, tu ne mets pas trop de pression, tu joues « clean ».
Mais à force d’être trop gentil, tu deviens un adversaire transparent. Tu ne poses aucun problème. Tu laisses faire. 😇
Être un bon partenaire ne veut pas dire être passif. Ça veut dire :
- Être fluide, mais résistant
- Laisser l’autre attaquer, mais l’obliger à bien le faire
- Jouer tactiquement, mais sans se saborder
Un bon partenaire, ce n’est pas quelqu’un qui perd tout le temps. C’est quelqu’un qui force l’autre à bien jouer.
2. Ne pas être passif : poser des questions
Quand tu roules, poses-tu des questions à ton partenaire ? Ou attends-tu simplement de répondre aux siennes ? 🤔
🔑 Un round équilibré, ce n’est pas un interrogatoire à sens unique. C’est un vrai dialogue.
Concrètement, ça veut dire :
- Cherche à t’imposer : un grip, un angle, une réaction
- N’accepte pas les positions sans résistance
- Même si tu es dominé, crée de l’incertitude
L’idée n’est pas de refuser tout. L’idée, c’est de ne jamais laisser l’autre faire tranquillement ce qu’il veut. Même en étant dominé, tu peux être un problème.
3. Crée du désordre (même quand tu perds)
Un round difficile n’est pas forcément un round où tu gagnes. C’est un round où l’autre est obligé de s’ajuster, de penser, de corriger.
Si ton partenaire arrive à passer ta garde, à t’étrangler, ou à contrôler ton dos sans jamais devoir s’adapter, tu es devenu un mannequin d’entraînement, pas un adversaire.
Ton but : créer du désordre. Rendre chaque position bancale. Être une pierre dans la chaussure, une écharde dans le gant. 🪨
Même essoufflé, tu peux :
- Changer d’angle au sol
- Créer des frames désagréables
- Gratter un grip qui dérange
- Feinter une sortie, même si elle échoue
Ne facilite rien. Même ta défaite peut être pénible pour l’autre.
4. Sois clair dans tes intentions
Un round « mou » est souvent le résultat d’un manque de clarté :
- Tu ne sais pas ce que tu veux faire
- Tu attends de voir ce que l’autre va faire
- Tu restes entre deux eaux
Pour être un round difficile, tu n’as pas besoin d’un grand arsenal technique. Tu as besoin d’un plan clair. 🎯
Pose-toi ces questions :
- Est-ce que je joue pour sweeper ou pour soumettre ?
- Est-ce que je veux passer ou contrôler ?
- Est-ce que je veux prendre le dos ou l’étrangler depuis la mount ?
Ce plan peut échouer, peu importe. Mais le fait d’avoir une direction claire rend ton jeu plus lisible pour toi, et plus compliqué à gérer pour l’autre.
5. Rythme et cadence : sois vivant
Un des aspects les plus négligés en JJB, c’est le rythme. Beaucoup de pratiquants jouent à une seule vitesse. Et c’est souvent la vitesse lente. 🐌
Pour être un round difficile, il faut apprendre à changer de cadence :
- Accélérer sur une fenêtre
- Laisser un blanc pour piéger
- Alterner explosion et contrôle lent
Tu n’as pas besoin d’être explosif tout le temps. Mais tu dois être imprévisible.
Quelqu’un qui roule toujours à 30% est facile à lire. Quelqu’un qui joue entre 30% et 90% selon les moments est toujours un peu stressant à affronter.
6. Cultive la présence : ne dors pas dans les transitions
Le moment où tu deviens un round de repos, c’est souvent pendant les transitions.
Tu viens de te faire sweeper ? Tu te dis : « bon, il m’a eu », tu relâches. 😴
Et là, boum :
- Il passe la garde sans résistance
- Il prend le dos comme dans un rêve
- Il enchaîne les points pendant que tu reprends ton souffle
Tu veux être un round difficile ? Sois présent à chaque instant, même après une erreur.
Même battu, même en retard, ne te laisse pas finir facilement. Rends chaque point difficile à gagner. Rends chaque position pénible à obtenir.
7. Garde l’attitude du compétiteur (même à l’entraînement)
Tu peux rouler soft, détendu, technique… tout en gardant l’attitude d’un compétiteur.
Cette attitude, c’est :
- L’envie de comprendre pourquoi tu as perdu une position
- L’attention à chaque détail
- Le refus de te laisser faire gratuitement
Pas besoin d’être intense, mais sois engagé. Ne te laisse pas éteindre ! 🔥
8. Deviens imprévisible : casse tes propres habitudes
Un round devient facile à gérer quand on sait à quoi s’attendre. Et ça arrive souvent… parce que toi-même, tu sais que tu joues un peu, toujours, avec les même choses. 🔄
- Tu tires la garde, toujours la même
- Tu fais ton jeu de leglocks, toujours identique
- Tu passes à droite, jamais à gauche
- Tu cherches le dos, mais jamais le mount
Et à force, même si tu exécutes bien, ton jeu devient prévisible. Ton partenaire n’a qu’à préparer la réponse adaptée. Tu es comme un film qu’on a déjà vu : divertissant, mais sans surprise.
La répétition crée le confort. La surprise casse la routine.
Être un round difficile, c’est aussi être un round incertain. Ton adversaire doit toujours se demander :
- « Est-ce qu’il va tirer ou passer ? »
- « Va-t-il jouer en dessous ou le au dessus ? »
- « Est-ce qu’il va attaquer une jambe ou prendre le dos ? »
Pour ça, tu n’as pas besoin de connaître 100 techniques. Il suffit d’introduire de la variété :
- Tente un style que tu ne joues pas souvent, même si tu ne le maîtrises pas encore
- Fais parfois l’inverse de ton habitude
- Apprends une ou deux techniques exotiques, juste pour élargir le spectre
L’idée n’est pas de tout faire tout le temps. C’est de casser les automatismes, d’être un peu incalculable.
Et surtout : n’hésite pas à tester des choses hors de ton style, même si ça échoue !
Ne sois pas “le mec qui ne fait que..”
Deviens un round que les autres respectent
Être un round difficile ne veut pas dire être un rouleau compresseur. Ça veut dire être un partenaire qui exige du sérieux, qui punit la négligence, qui rappelle que même les rounds d’entraînement doivent être justes. 🤝
C’est une question d’intention, pas de niveau. Tu peux être ceinture blanche et poser des problèmes. Tu peux être moins technique mais plus présent, plus stratégique, plus accrocheur.
Alors à partir d’aujourd’hui, pose-toi cette question après chaque round :
« Est-ce que j’ai été un problème à résoudre ? Ou une formalité à gérer ? »
Travaille pour être ce partenaire qu’on respecte, qu’on choisit quand on veut progresser, pas quand on veut se reposer.